La bonne tenue de l’état civil est essentielle à la sécurité des personnes

Naissants libres et égaux en droit, toutes les personnes ont la personnalité juridique. Cette personnalité commence à la naissance et s’arrête au décès. Ainsi l’état de la personne doit être authentifié à travers les actes d’état civil.

Selon le dernier rapport de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) publié en 2024, en moyenne 20% des Sénégalais naissent et meurent sans être déclarés à l’état civil. Quant aux mariages, plus de la moitié (52,1%) n’est pas déclaré tandis que seuls 30,8% des décès sont déclarés. Des données nécessitent une attention accrue de la part des pouvoirs publics, pour notamment accentuer la sensibilisation en ce qui concerne l’enregistrement des faits d’état civil.

Face à cette réalité, Amnesty International Sénégal continue son travail de sensibilisation des acteurs qui interviennent dans la procédure de déclaration à m’état civil. C’est ainsi qu’en partenariat avec les autorités administratives et judiciaires du département de Podor, un forum d’information et de sensibilisation des chefs de village, des délégués de quartier à la maitrise de l’état civil a été organisé. Cette session visait à assurer l’effectivité des droits humains et d’une citoyenneté active et participative.

En raison du rôle très important que leur confère le législateur sénégalais et des défis auxquels ils font face en matière de déclaration des naissances et des décès, les chefs de village et les délégués de quartier ont répondu massivement à l’invitation du préfet du département de Podor. Ces forums qui se sont tenus les 20, 21 et 22 février 2025 successivement à Ndioum, à Pété et à Ndiayéne Pendao, ont donné à ces parties prenantes, l’opportunité d’échanger de manière constructive.

Ces rencontres ont surtout permis aux préfets et sous-préfets de mettre en exergue le fait que ce forum renforce les capacités des chefs de village et délégués de quartier pour qu’ils servent davantage et mieux les communautés. Il ont en outre précisé que la bonne tenue de l’état civil entraine sa fiabilité et permet une bonne définition des politiques publiques notamment en termes de réalisations d’infrastructures éducatives, hydrauliques, sanitaires, etc. Cet identification des personnes est par ailleurs essentielle pour la sécurité des biens et des personnes. Elles ont, par conséquent, invité les chefs de villages et les délégués de quartier à accomplir pleinement leur rôle pour le bien de tous.

Dans sa prise de parole, le Directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal Seydi Gassama a rappelé l’importance de l’état civil dans la vie de la personne. Revenant sur l’impérieuse nécessité de déclarer l’enfant à la naissance, il constate cependant que les parents dépensent beaucoup d’argent pour faire un baptême somptueux sans fournir les mêmes efforts pour déclarer leur enfant. En zone rural également, il arrive que des couples mariés ne fassent pas la déclaration de leur mariage, à cause de l’option d’une communauté de biens qui, semble-t-il, pourrait être imposé à l’époux. Il s’agit d’une perception qu’il faut corriger.

Pendant ces trois jours, les échanges ont porté sur l’importance de l’état civil et sur le rôle des chefs de village et délégués de quartier dans la procédure de déclaration. Les discussions ont également permis de mettre en exergue les contraintes auxquelles ils font face dans l’exercice de leur mission. Des pistes de collaboration entre préfets, sous préfets, chefs de village, officiers d’état civil, juges et société civile ont été évoqués, notamment la tenue régulière de tels forums.