La migration internationale, un phénomène complexe et multidimensionnel, a connu une augmentation significative ces dernières années, particulièrement dans certains pays d’Europe et d’Amérique. Ce phénomène, qui implique le déplacement de personnes à travers les frontières internationales, est souvent motivé par des facteurs économiques, politiques, sociaux ou environnementaux. Bien que la migration vers d’autres régions soit également en hausse en Afrique, il est important de souligner que la majorité des émigrés d’Afrique de l’Ouest choisissent de migrer vers un pays voisin.
Cependant, une proportion importante de migrants ouest-africains choisit de se diriger vers l’Occident, en particulier vers l’Europe, à la recherche de meilleures opportunités économiques et de conditions de vie plus favorables. Cette migration vers l’Europe est souvent plus risquée et plus coûteuse que la migration interrégionale, en raison des barrières géographiques et des politiques migratoires restrictives mises en place par de nombreux pays européens.
Cette tendance à la mobilité interrégionale en Afrique de l’Ouest est en partie facilitée par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Grâce à son traité et à ses protocoles additionnels, la CEDEAO garantit la libre circulation des personnes et des biens, favorisant ainsi les échanges économiques et culturels entre les pays membres. Selon les données publiées par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), l’Afrique de l’Ouest accueillait environ 7,6 millions de migrants internationaux au milieu de l’année 2020, ce qui témoigne de l’importance de cette région dans les dynamiques migratoires mondiales.
Le Sénégal, par exemple, est l’une des destinations privilégiées des migrants ouest-africains. Les raisons qui poussent ces étrangers à quitter leur pays pour s’installer au Sénégal sont multiples et variées. Tout d’abord, le Sénégal est réputé pour sa stabilité politique et démocratique, offrant ainsi un environnement sécurisé et propice à l’épanouissement personnel et professionnel. De plus, l’activité minière dans certaines régions, comme celle de Kédougou, attire les étrangers en quête d’emploi et de meilleures opportunités économiques. Enfin, le Sénégal est également connu pour sa richesse culturelle et son hospitalité légendaire, ce qui peut également constituer un facteur d’attraction pour les migrants.
Cependant, les étrangers résidant au Sénégal sont parfois confrontés à d’importantes difficultés, souvent liées à leur statut de migrant. Sans papiers ni soutien, ils éprouvent des difficultés à accéder à certains avantages et services de base, tels que la santé, l’éducation ou le logement. De plus, ils sont plus susceptibles d’avoir des démêlés avec la justice et d’être victimes de discriminations ou de xénophobie. Par exemple, dans la région de Kédougou, où la présence de migrants est particulièrement importante, 71 % des personnes poursuivies sont des étrangers, selon les autorités judiciaires. Les plus représentés sont les Burkinabés, les Maliens, les Guinéens et les Nigérians.
Face à ces défis, il est essentiel de renforcer les politiques et les programmes visant à promouvoir l’intégration et la protection des migrants au Sénégal et dans la région ouest-africaine dans son ensemble.
L’exploitation prochaine de pétrole et de gaz au large des côtes sénégalaises pourrait entraîner une augmentation de la présence d’étrangers sur le territoire sénégalais. Il est donc urgent d’élaborer une politique efficace pour mieux encadrer le processus migratoire au Sénégal, tout en préservant la dignité et les droits des migrants, des réfugiés et des personnes déplacées, garantis par les conventions internationales et régionales.
Cela peut inclure, par exemple, la facilitation de l’accès aux services de base, la lutte contre les discriminations et la xénophobie, ou encore le renforcement des capacités des acteurs locaux impliqués dans la gestion des migrations. En travaillant ensemble pour relever ces défis, nous pouvons contribuer à faire de la migration internationale, qu’elle soit interrégionale ou vers l’Occident, un phénomène plus sûr, plus ordonné et plus bénéfique pour tous.
L’objectif général de notre programme est de protéger les réfugiés, les migrants et les personnes déplacées et de faciliter leur séjour dans le pays d’accueil. Pour atteindre cet objectif, nous avons développé un programme en deux volets :
Volet 1 : Sensibiliser les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées sur leurs droits et leurs obligations en vertu des textes internationaux, régionaux et nationaux. Ce volet comprendra des ateliers de formation, des séances d’information et des campagnes de sensibilisation pour informer les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées sur leurs droits fondamentaux et les obligations qui leur incombent en vertu des textes internationaux et régionaux.
Volet 2 : Accompagner les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées dans le processus de régularisation de leur situation. Ce volet offrira une assistance pratique aux migrants, aux réfugiés et aux personnes déplacées pour les aider à régulariser leur situation, à accéder aux services de base et à s’intégrer dans la société d’accueil. Cette assistance comprendra des conseils juridiques, un soutien administratif, et des programmes d’intégration communautaire.