L’impératif d’assurer la protection des droits de l’enfant a fait naitre une palette de règles à divers niveaux. Leur besoin d’assistance et de protection spéciale, en tant que membre de notre groupe social est de plus en plus pris en charge par l’Etat et les autres acteurs.
C’est ainsi qu’au niveau international, un corpus normatif s’est développé avec la Convention internationale sur les droits de l’enfant que la plupart des Etats ont signé ou ratifié. Au niveau régional, l’Afrique a adopté la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Afin d’assurer le suivi des engagements contenus dans ces différents textes, divers organes de contrôle ont été institués par les mécanismes de protection.
Aux termes de ces conventions, tout Etat partie se trouve dans l’obligation d’entreprendre les démarches nécessaires pour mettre en œuvre les dispositions générales. Il s’agit notamment de principes, de droits énoncés ou de mécanismes de suivi.
Ainsi, l’article 4 de la Convention relative aux droits de l’enfant (1989) dispose que « les Etats parties doivent prendre toutes les mesures législatives, administratives et autres qui sont nécessaires pour assurer l’application des droits contenus dans la convention ». Le Sénégal qui a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant le 31 juillet 1990 a entrepris de mettre en place un cadre législatif et administratif, soutenu par des programmes et actions en faveur du bien-être de l’enfant.
Enfants talibés
A ce jour, de multiples défis subsistent dans l’effectivité de la protection des enfants au Sénégal. Il en est ainsi de la situation des enfants talibés et du défaut d’inscription des enfants à l’état civil. Une étude menée en 2018 par l’Ong Global Solidarity Initiative estimait le nombre d’enfants talibés à quelque 200 000 rien qu’à Dakar la capitale, dont au moins 25% pratiqueraient la mendicité forcée. Les mêmes préoccupations sont relevées dans l’établissement des pièces d’état civil. On dénombre plus de 35 000 enfants sans extraits de naissance dans les établissements scolaires. Malgré les déclarations du gouvernement, ces phénomènes subsistent. C’est ainsi que nous avons lancé une campagne nationale pour l’adoption du Code de l’enfant et de la loi sur la modernisation des daaras.
Mutilations génitales féminines
Ce projet vise à renforcer les mécanismes de protection contre les mutilations génitales féminies et les mariages précoces et forcés chez les filles au Sénégal. Déployé dans vingt localités des régions de Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda et Ziguinchor, il vise à lutter contre les discriminations et à promouvoir les droits de la femme et de la fille.
Pour réduire ces risques, nous renforcerons les capacités des communautés afin qu’ils mènent un plaidoyer accru pour le respect des réformes législatives. La mobilisation des communautés est cruciale pour l’atteinte des objectifs de ce projet. Elles agiront auprès des leaders nationaux et locaux sur les questions des droits humains et resteront actifs dans la sensibilisation pour le respect des droits des femmes et des filles.
Ecoles amies des droits humains
Amnesty International aide des écoles et des communautés scolaires de toutes les régions du monde à bâtir une culture mondiale des droits humains en donnant aux jeunes, aux enseignants et à la communauté scolaire en général la capacité de créer des sociétés sensibilisées aux droits humains dans le monde entier.
Les Écoles amies des droits humains intègrent ces droits dans tous les aspects de la vie scolaire. Les jeunes et les membres de la communauté scolaire acquièrent les connaissances et les compétences – ainsi que les valeurs, l’état d’esprit et les comportements – nécessaires pour promouvoir les droits humains. Les écoles deviennent ainsi le point de départ du changement social dans le tissu local.