Il faut respecter les droits humains dans les missions de sécurité

Les droits humains doivent être respectés dans les missions de sécurité

Les derniers événements politico-judiciaires, particulièrement marqués par un usage excessif de la force lors de manifestations pacifiques ou par la pratique de la torture pendant l’interrogatoire dans les commissariats et brigades de gendarmerie, ont davantage amené des organisations et des mécanismes étatiques de défense des droits humains à s’interroger sur le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les forces de défense et de sécurité.

Fort de ce constat, Amnesty International Sénégal fidèle à son engagement pour la promotion et la protection des droits humains, en partenariat avec la Fondation Open Society in Africa (ex OSIWA), et l’Observateur National des Lieux de Privation des Libertés, a tenu un atelier de renforcement de capacité des agents de la police nationale les 29 novembre et 1er décembre 2024.

Président la cérémonie d’ouverture, M. Ibrahima DIOP, Directeur de la Sécurité, représentant le Ministre de l’intérieur a affirmé que le respect des droits humains n’est nullement antinomique avec l’exercice des missions de police. C’est, d’ailleurs, pour cette raison que la police nationale prête une attention toute particulière à la formation initiale et continue des agents en matière de protection des droits humains.

M. Seydi Gassama a saisi l’occasion pour rappeler que l’Etat en ratifiant les instruments internationaux et régionaux de protection des droits humains s’érige comme le premier défenseur de ces droits. C’est la raison pour laquelle les organisations de défense des droits humains et les forces de défense et de sécurité ne sont pas des ennemis mais plutôt des partenaires. Ils concourent à la protection des droits humains.

Plusieurs thématiques ont été abordées lors de ces sessions. Il s’agit notamment de

  • l’usage de la force dans le cadre du maintien de l’ordre
  • la prohibition de la torture et des traitements cruels, inhumains et dégradants en droit international et en droit sénégalais
  • les principes relatifs aux entretiens efficaces dans le cadre des enquêtes et de la collecte d’informations
  • aspects psychologiques des victimes de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants

Ces différentes présentations ont permis aux agents de la police de se familiariser davantage avec le cadre normatif de prévention de la torture et particulièrement les sanctions pénales encoures. Ils ont aussi mieux appréhendé les principes qui encadrent les opérations de maintien de l’ordre et les niveaux de responsabilités des autorités compétentes en la matière. Cette session de formation a été enrichie par les discussions et des exercices pratiques. Par ailleurs, chaque participant a reçu un guide sur le maintien de l’ordre.

Les sous-officiers de la gendarmerie ont eu droit, les 3 et 4 janvier 2024, aux mêmes modules de formation

Au regard de l’intérêt manifesté par les forces de défense et de sécurité, pendant ces jours de formation et des recommandations formulées tout porte à croire, aujourd’hui, que le défi de la conformité des actions aux droits de l’homme sera relevé.