Recrutement d’enquêteurs.trices et superviseur.e.s pour le projet FJSI

Projet FJSI : « Renforcement des mécanismes et des ressources pour lutter contre les MGF et les mariages d’enfants  au Sénégal », financé par Foundation for a Just Society International à travers l’appui d’Amnesty International

  1. Contexte

Amnesty International est un mouvement mondial de plus de 10 millions de personnes de 150 pays qui a pour but de mettre fin aux violations des droits humains.

Le Secrétariat international, qui opère dans plusieurs pays à travers le monde, recueille et communique des informations précises et concrètes sur les droits de l’homme dans le monde entier. Nous menons des campagnes en faveur de changements significatifs dans le domaine des droits de l’homme, nous favorisons un militantisme efficace en faveur des droits de l’homme et nous nous efforçons de persuader les gouvernements et les autres acteurs de respecter les normes universelles en matière de droits de l’homme. Nous fournissons une direction stratégique, un soutien et des conseils au mouvement d’Amnesty International au niveau mondial, en encourageant la contribution, la présence et la responsabilité publique d’Amnesty International dans le monde entier.

Amnesty International utilise l’Education aux Droits Humains (EDH) pour lutter contre les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants, ainsi que contre d’autres formes de violence fondée sur le genre, en Afrique de l’Ouest depuis près de dix ans. En 2016, la section britannique d’Amnesty International a reçu un financement du ministère du Développement international (DFID) du gouvernement britannique pour mettre en œuvre un programme triennal (2017-2020) visant à réduire les taux de mutilations génitales féminines (MGF) et de mariages précoces et forcés (MFP) pour les filles  au Sénégal. Le programme visait à prévenir et à réduire les MGF et les MFP par l’éducation, la sensibilisation et le plaidoyer, en vue de susciter un changement d’attitude et de comportement ainsi qu’une réforme législative. Amnesty International UK (AIUK) a ,ensuite , reçu le soutien  de la Foundation for  Just Society International (FJSI) pour mettre en œuvre une deuxième phase de trois ans (2020-2023) du programme susmentionné, qui se concentre sur le renforcement des mécanismes et des ressources pour lutter contre les MGF et les mariages d’enfants, en consolidant et en étendant son travail dans des communautés stratégiquement ciblées.

De plus, il se propose de sensibiliser et de renforcer les capacités des différents acteurs institutionnels et communautaires sur les besoins spécifiques et les défis liés aux MGF et aux mariages d’enfants  dans 20 communautés du  Sénégal.

Cette évaluation a été prévue lors de la formulation du projet pour mieux analyser les impact, efficacité, durabilité, pertinence/adéquation et coordination/cohérence dans les zones d’intervention, permettant d’identifier les principales tendances et changements apportés par l’action à la fin de la durée du projet prévue pour le 31 décembre 2023.

Rappel du cadrage de l’évaluation

Objectif de l’évaluation

Objectif général : Vérifier la pertinence du projet afin d’en déterminer l’efficience, l’efficacité, l’impact, la durabilité et la reproductibilité et à fournir des informations pertinentes pour formuler des recommandations, des leçons apprises pour la prise de décision future au profit des bénéficiaires et des donateurs.

Objectif spécifique : Analyser l’impact global du projet à la fin de la mise en œuvre, en particulier sur les filles et de faire progresser leurs droits.

Cibles de l’évaluation

Les cibles de l’évaluation seront :

  • Directes: Les acteurs impliqués directement dans le projet : institutionnels, communautaires, associatifs, et ce dans chaque zone du projet au  Sénégal. Les bénévoles/partenaires communautaires du projet et les filles prises en charge dans le cadre du projet seront pleinement associés à cette évaluation.
  • Indirectes: Les acteurs travaillant sur les thématiques MGF et MFP au niveau du pays et au niveau régional, y compris ceux ciblés par des actions de plaidoyer.

Résultats attendus

  • Un cadre d’enquête est établi (méthodologie et outils), propice à la récolte de données et d’informations fiables.
  • Les équipes d’enquêteurs.trices sont formé.e.s à la récolte de données et à son opérationnalisation.
  • Un rapport d’analyse est produit, révisé et validé et partagé.
  • Les leçons apprises et des recommandations sont déclinées.
  • Les rapports sont partagés/diffusés à d’autres parties prenantes (acteurs institutionnels, non gouvernementaux, communautaires etc.)
  • Contribuer à la production de connaissances et de stratégies pour la lutte contre les MGF et MFP et une diffusion qui permet d’alimenter le plaidoyer aux membres au service d’une meilleure protection des filles.
  1. Cadrage spécifique à la sélection des enquêteurs.trices et des superviseur.e.s

Pour atteindre les objectifs et résultats de cette évaluation, il est prévu de centrer les analyses sur cinq éléments :

Impact

  • Dans quelle mesure et de quelle manière ce projet a-t-il renforcé les connaissances et les capacités des filles et jeunes femmes touchées par le projet et d’autres acteurs/trices de défense et de protection des droits des filles et des femmes dans les communautés ciblées ?
  • Quelle est l’évolution des connaissances, attitudes et comportements des communautés ciblées par le projet?

Efficacité

  • Dans quelle mesure le projet a-t-il atteint les objectifs fixés ?
  • Dans quelle mesure les modalités de mise en œuvre du projet ont-elles permises d’atteindre les objectifs fixés ?

Durabilité

  • Quels sont les mécanismes et les structures créés et/ou renforcés par le projet pour soutenir ses réalisations ? Et est-ce qu’ils sont durables / vont-ils continuer dans l’appui direct du projet… ?
  • Quel est le potentiel d’extension du projet FGM/CEFM dans d’autres zones ou dans des contextes similaires ?

Pertinence/Adéquation

  • Dans quelle mesure les stratégies/approches du projet FGM/CEFM sont-elles adaptées aux problèmes identifiés, à la culture et au contexte des régions de mise en œuvre ?

Coordination/Cohérence

  • Dans quelle mesure le projet a-t-il réussi à établir des relations avec les principales parties prenantes (pays, gouvernement, organes de coordination, partenaires, autres acteurs) sur le terrain ? Et comment utilise-t-il ces relations de manière efficace ?

En termes de document d’analyses, le but pour cette évaluation est de produire :

  • Un livrable rapport pays en octobre 2023.

Ce livrable pays sera notamment composé d’une introduction nationale  (½ page) et d’un livret spécifique pour chaque zone projet (1 et ½ page).

Cette évaluation sera partagée et diffusées dans le cadre d’ateliers spécifiques au niveau national.

Afin de mettre en œuvre cette évaluation, un protocole d’enquêtes, des outils et des canevas de livrables seront fournis par le projet.

Ces outils permettront d’organiser une collecte de données terrain. C’est dans ce cadre qu’intervient la sélection d’enquêteurs.trices et de superviseur.e.s pays. Plus précisément, il est prévu :

  • Un binôme d’enquêteurs.trices par zones d’enquêtes qui sera mobilisé pendant une semaine (5 jours) de collecte. Ce travail par binôme sera en effet mis en place (1 femme et 1 homme) pour mitiger les pertes d’informations et prendre en compte les spécificités de genre.
  • e superviseur.e par pays sera mobilisé-e pendant 10 jours pour la collecte afin d’encadrer les enquêteurs.trices, de coordonner la collecte de données et de s’assurer de la bonne qualité des analyses par zone d’intervention, en étroite coordination avec les bureaux pays et l’équipe régionale. Il/Elle sera chargé.e également de fournir une première analyse selon la méthodologie proposée par l’équipe régionale.
  1. Rôles et livrables attendus spécifiquement pour les enquêteurs.trices et les superviseur.e.s

Le/ la superviseurs.e. section sera chargé-e. des missions suivantes :

Pour la phase de cadrage :

  1. Établir un premier récapitulatif à jour du profil des participant.e.s enquêté.e.s (âge, sexe….) par zones d’enquêtes. Et ce, à partir des données fournies par le projet, notamment via la base de données des bénéficiaires.
  2. En fonction de ce récapitulatif et des instructions de l’équipe projet, proposer un document de cadrage méthodologique succinct. Ce document détaillera notamment les axes méthodologiques de la collecte :
    • Premières conclusions intermédiaires issues du récapitulatif ;
  3. Proposition d’adaptation des outils de collecte harmonisés en fonction du document de cadrage méthodologique.

Pour la phase de collecte :

  1. Animer au moins une réunion de cadrage stratégique avec les enquêteurs.trices, l’équipe régionale, et les staffs pays du projet ;
  2. Fournir un appui aux enquêteurs.trices dans l’élaboration des plans de collecte de données par zone puis les valider ;
  3. Encadrer la semaine d’enquêtes en coordination avec les enquêteurs.trices, notamment en étant en appui quotidien des enquêteurs.trices ;
  4. Pendant cette semaine d’enquêtes, faire des points quotidiens avec le MEAL Officer et avancer sur les problématiques rencontrées le cas échéant ;
  5. Contrôler la qualité des données fournies par les enquêteurs.trices, y compris en retravaillant la retranscription des données si nécessaire, en nettoyant et en corrigeant les informations fournies. Cette étape implique des allers-retours réguliers avec les enquêteurs.trices de chaque zone ;
  6. Mener directement jusqu’à 2 entretiens complémentaires si nécessaire en cas de gaps de données ou d’analyse dans des zones hors projet.

Pour la phase d’analyse :

  1. Rédiger une première version du livrable pays selon un canevas harmonisé, comprenant une introduction commune aux 3 pays (1/2 page) et des livrets spécifiques par zone (1/2 page par zone).
  2. Une fois les retours du staff projet (équipe régionale et pays), intégrer les recommandations et rédiger la version finale du livrable pays.
  3. Rédiger un rapport succinct expliquant les points forts et les points à améliorer dans le processus de collecte et d’analyse de données.

Les enquêteurs.trices seront chargé-e-s des missions suivantes :

Pour la phase de collecte :

  1. Participer aux réunions de cadrage avec leur superviseur.e et intégrer les décisions prises à leur méthodologie de collecte ;
  2. Assurer une étroite coordination avec son/sa binôme respectif/ve
  3. Proposer un plan de collecte de données par zone (et donc par binôme la plupart du temps) pour validation de la part du/de la superviseur.e. Ce document comprendra, de manière non exhaustive, les éléments suivants : lieux, dates, personnes ciblées par les entretiens, explications des choix d’enquêtes. Le binôme devra intégrer les remarques éventuelles de la/du superviseur.e et du staff pays.
  4. Assurer la prise de contact avec les personnes à interviewer et l’organisation logistique[1] de l’ensemble des temps de récolte de données pendant la semaine d’enquêtes
  5. Animer les temps de collecte de données a minima par binôme:
    1. 1 focus group avec des étudiants (filles et garçons) touchés dans le cadre du projet ;
    2. 1 focus group avec des acteurs communautaires clés ;
    3. 3 entretiens individuels avec des filles, soit pris en charge, soit non-pris en charge
    4. 2 entretiens / KII (Key Informator interviews) avec des acteurs clés[2];

Ce cadrage est indicatif et sera revu en fonction des spécificités de chaque zone d’enquêtes.

  1. Retranscrire sur ordinateur l’ensemble des données brutes récoltées en fonction des canevas proposés et les transférer au/ à la superviseur.e en ligne.

Pour la phase d’analyse :

  1. Apporter toute information complémentaire requise par la/le superviseur.e ou le staff projet, y compris en reprenant contact avec les personnes interviewées ou en organisant de nouveaux entretiens téléphoniques et/ou physiques le cas échéant ;
  2. Rédiger un rapport bilan, comprenant notamment : le nombre de temps de collecte, la date, le nombre et types de participant.e.s, les propositions d’améliorations.

L’ensemble de ces étapes/livrables devront être validés par les staffs projet (pays et/ou équipe régionale en fonction des cas) que ce soit pour les enquêteurs.trices ou les superviseur.e.s.

  1. Période et lieux

Lieux :

Le/la superviseur.e. pays devra se trouver au Sénégal.

Les enquêteurs.trices devront être basé-es dans les régions cibles : Ziguinchor, Kolda, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou.

Durée :

Les superviseur.e.s et les enquêteurs.trices s’engagent à être disponibles de manière ponctuelle (sur les temps d’enquête et d’analyse, qui seront déterminés en avance) sur la période d’août, septembre, octobre 2023.

Les superviseur.e.s s’engageront sur 18 jours au total.

Les enquêteurs.trices s’engageront sur 5 jours par collecte au total.

  1. Profils

Pour le superviseur.e.s pays

  • Formation universitaire supérieure dans un domaine en lien avec la thématique
  • Expérience préalable dans la supervision d’études similaires et l’élaboration d’outils et de protocoles d’enquêtes
  • Connaissance et maîtrise de l’approche basée sur les droits humains, notamment les droits enfants et de la protection des femmes
  • Maitrise de l’approche de gestion de cas de protection de l’enfance
  • Maîtrise des enjeux inhérents aux mutilations génitales féminines, les mariages forcés et précoces des enfants
  • Bonne connaissance des acteurs et des services dans le pays sur cette thématique
  • Connaissance des outils digitaux, notamment la suite Office (Word, Excel, PowerPoint)
  • Grand sens de l’organisation et rigueur et capacité de travailler avec une grande autonomie
  • Réévaluation, adaptabilité, sens des priorités
  • Compétence de suivi et de collaboration avec des personnes travaillant sur le terrain, y compris dans le management d’équipes d’enquêteurs.trices
  • Maîtrise Français nécessaire
  • Maîtrise des langues locales un atout

Pour les enquêteurs/trices

  • Connaissance approfondie de la zone concernée, si possible en résidant dans la zone dédiée pour faciliter les contacts et les déplacements
  • Bonne connaissance des acteurs locaux travaillant sur la thématique droits humains, notamment les droits enfants et de la protection des femmes
  • Expérience avérée en conduite d’entretiens, focus group, travail d’enquête, en particulier avec les enfants et les jeunes filles et garçons
  • Des compétences sur les droits humains, notamment les droits enfants et de la protection des femmes, notamment en analyse/évaluation des vulnérabilités/besoins/risques
  • Maîtrise du Français nécessaire
  • Maîtrise des langues locales en fonction des communautés cibles
  • Compétences en saisie de données papier et digitale CommCare, Kobo Collect, ODK, notamment sur ordinateur ou smartphone.
  1. Méthode de sélection

La sélection s’effectuera avec les équipes pays.

La sélection ouverte  aux personnes / structures, dans le respect des règles de passation de marchés applicables, si cela est plus pertinent en termes de profils.

è Dans ce cadre les personnes recevront des per diem journaliers couvrant les frais de transports sur zone et les frais de communication.

Pour le /la superviseur/e. un entretien supplémentaire sera organisé entre AIS , l’équipe régionale et les potentiels candidat.e.s.

Pour les binômes d’enquêteurs, il conviendra de sélectionner une femme et un homme pour chaque zone.

  1. Soumission et date limite de dépôt de candidatures

Pour soumettre votre candidature, envoyer votre CV à l’adresse contact@amnesty.sn en mentionnant à l’objet : Candidature superviseur.e. ou enquêteur.trice (selon le cas) au Projet FJSI.

Date limite de candidatures : 28 juillet 2023 à minuit.

[1] La prise en charge financière des transports et frais des participants sera de la responsabilité du projet.

[2] Ces entretiens, en fonction des cas, pourront être réalisés par le superviseur.e si cela s’avère plus pertinent.