Dans le cadre de ses activités, Amnesty International Sénégal a organisé un séminaire de formation des maires et officiers d’État civil à la maîtrise de l’État civil pour une effectivité des droits humains et d’une citoyenneté active et participative, les 27 et 28 mai 2021 à Louga.
L’objectif de ce séminaire était de former des agents municipaux sur l’importance de l’état civil, acte incontournable dans toutes les étapes de la vie humaine. En ce sens, le président du groupe Amnesty de Louga a souligné, à juste titre la place de l’état civil dans l’identification d’une personne. Divers aspects qui confèrent une protection civique et juridique, sont rattachés à cet identification : nom, prénom et nationalité.
L’état civil joue un rôle remarquable dans l’effectivité des droits humains. Il contribue par exemple à lutter contre la vulnérabilité des enfants dont l’absence d’enregistrement officiel les expose aux abus et exploitations. L’état civil, en plus d’ouvrir l’accès aux soins de santé et aides sociales de base, garantit une égalité entre filles et garçons.
A ce sujet, le Directeur d’Amnesty International Sénégal, Seydi GASSAMA a rappelé l’importance de l’état civil dans l’accès à l’éducation des enfants. Il a toutefois souligné que la négligence de certains parents dans la déclaration à la naissance de leurs enfants, constitue un obstacle à une égalité de chance.
La situation dans la région de Louga n’est guère satisfaisante. Bien que l’enregistrement des enfants à l’état civil reste obligatoire (article 30 du code de la famille), le taux d’inscription des naissances; décès et mariages est relativement faible. Le président du tribunal d’instance a relevé qu’en milieu urbain, 25,4% des naissances sont déclarées tandis que le pourcentage de déclaration des décès est estimé à 55%.
Le pourcentage d’inscription des mariages est sensiblement plus important. Il est estimé à 84,6% en milieu urbain contre 90,7% en milieu rural.
En favorisant la mise en relation entre le magistrat et les agents municipaux par le biais du séminaire, Amnesty International Sénégal a donné l’occasion aux acteurs de faire un tour d’horizon sur divers sujets. Une fois les procédures détaillées, les intervenants ont tour à tour évoqués les conséquences de la non inscription dans les régistres de l’état civil.
Cet impact négatif rejaillit à titre individuel sur l’exercice de la citoyenneté de la personne concernée. Au niveau macro également, cela déteint sur la collecte des données démographiques notamment pour le développement politique, économique, social et culturel du pays.
L’atelier de deux jours aura également permis de mettre en exergue la protection des droits humains dans la région de Louga.