Dans le cadre de la campagne mondiale « J’accueille », Amnesty International Sénégal, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Sénégal, a initié un programme de soutien et d’assistance au profit des migrants.
Dénommé « Accès à la justice des migrants », le programme vise à réduire la forte vulnérabilité dans laquelle les migrants sont exposés. Dans leur parcours et lors de leurs séjours dans différents Etats, ils peuvent être victimes de diverses violations de leurs droits fondamentaux, notamment en subissant des violences ou en étant discriminés.
Il urge donc d’assurer la réalisation de leurs droits garantis dans des textes internationaux relatifs aux droits de l’homme. Il s’agit notamment de la convention internationale sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 18 décembre 1990 ou encore les conventions 97 (1949) et 143 (1975) sur les travailleurs migrants adoptées dans le cadre de l’Organisation internationale du travail (OIT).
Pour garantir l’effectivité de ces droits fondamentaux, le programme est décliné sous la forme de trois prestations :
- Information sur les droits des migrants avec un accent particulier dans les zones réputées être des foyers d’accueil de migrants
- Assistance lors de procédures judiciaires notamment lors de poursuites dans les tribunaux, en procédure de régularisation ou lorsque des décisions d’expulsions du territoire interviennent.
Différentes activités seront menées à Dakar, Kolda, Ziguinchor, Kaolack, Tambacounda et à Kédougou. C’est ainsi qu’une première mission d’informations s’est rendue dans la région Est afin d’y rencontrer les autorités judiciaires et les associations de migrants.
Kharakhéna, localité située dans le département de Saraya (région de Kédougou) est l’une des zones les plus fréquentées par les migrants de la sous-région ouest africaine. La plupart des migrants qui y résident n’ont pas rempli les formalités nécessaires pour l’entrée et le séjour au Sénégal et ne sont pas non plus enregistrés au niveau de leurs consulats respectifs. Sans soutien ni assistance, ces migrants sont régulièrement attraits devant les tribunaux. Ils représentent 71% des personnes poursuivies avec une population carcérale d’environ 61% selon les autorités judiciaires.
Le programme « accès à la justice des migrants » accompagnera les migrants quel que soit leur statut dans les différentes procédures administratives et judiciaires notamment.