Sénégal. L’Université de Dakar a abrité une exposition sur les violences sexuelles

Le 5 décembre 2024, Amnesty International Sénégal a organisé une exposition photo sur les cas de violences sexuelles au Sénégal au niveau du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Le thème des violences sexuelles a été choisi parce qu’elle est l’une des violences la plus répandue au Sénégal. Il était donc important de rendre visibles certaines de ses manifestations et mobiliser les acteurs afin que des mesures idoines soient prises pour y mettre fin.

Cette activité a eu lieu dans le cadre du mouvement international des “16 jours d’activisme” contre les violences faites aux femmes. En effet, les “16 jours d’activisme” représente une campagne mondiale qui appelle à mettre fin à toutes les formes de violences basées sur le genre. L’université était donc le lieu idoine pour poser le débat, sensibiliser les jeunes et raconter les récits de victimes.

Suivant nos constatations et les données disponibles, il apparait que les cas de violences sexuelles au Sénégal n’ont pas connu une baisse fulgurante. Selon le rapport de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) publié en 2024, plus de 3 femmes sur 10 ont subi une forme de violence physique, sexuelle, sexuelle et économique au cours des 12 derniers mois qui ont précédé cette étude. Estimé à 39,1%, le taux de prévalence des violences sexuelles au Sénégal demeurent préoccupante malgré l’adoption de la loi criminalisant le viol. Rappelons que cette loi 99-05 du 29 janvier 1999 modifiant certaines dispositions du Code pénal, visait notamment à renforcer les sanctions et peines concernant le viol afin de les prévenir et y mettre fin.

L’exposition a mis en avant cinq (5) histoires de cas de violences sexuelles. Ces histoires, les unes plus douloureuses que les autres, sont encore régulièrement relatées dans la presse. Elles sont victimes d’agressions sexuelles comme le viol ou l’attouchement lorsqu’elles ne sont pas assassinées par leurs bourreaux. Chacune de ces histoires, bien que personnelle, est représentative d’un large éventuel de victimes. Rabia avait 13 ans lorsqu’elle a été violée dans son voisinage immédiat. Elle a contracté une grossesse, son enfance détruite et n’a jusque là pas obtenu justice. L’exposition a également mis en lumière l’histoire des 28 jeunes filles, âgées de 10 à 15 ans et soumises à des rapports sexuels non consentis. Elles non plus, n’ont pas encore obtenu justice.

Il est donc nécessaire que l’Etat du Sénégal mette en place de mesures d’accompagnement de cette loi criminalisant le viol en renforçant les capacités opérationnelles des structures chargées de la protection des femmes.