Au Sénégal, les violences basées sur le genre (VBG) constituent un problème de santé publique et de droits humains qui affecte principalement les femmes et les filles. Les VBG englobent une variété de formes de violence, notamment les violences physiques, psychologiques, économiques, sexuelles ainsi que les pratiques traditionnelles nuisibles telles que les mutilations génitales féminines (MGF) et les mariages précoces.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 27 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques dès l’âge de 15 ans, dont 55 % sont causées par le partenaire ou le mari (OMS, 2022). Par ailleurs, 25 % des femmes et des filles âgées de 15 à 45 ans ont subi des MGF (UNICEF, 2022). Les conséquences de ces violences vont au-delà des blessures physiques, car elles nuisent également au bien-être économique et social des victimes, impactant gravement leur santé mentale et reproductive.
Face à ce fléau, les jeunes jouent un rôle crucial dans la lutte contre les VBG. En tant que leaders de demain, ils sont des alliés essentiels dans la sensibilisation, la prévention, le signalement et la prise en charge des victimes. Ils sont souvent plus ouverts au changement et moins attachés aux normes socio-culturelles traditionnelles qui perpétuent les VBG.
Les activités culturelles et sportives organisées pendant les vacances sont des occasions idéales pour aborder ces questions, car elles permettent aux jeunes de discuter et de sensibiliser leurs pairs aux enjeux des droits humains. Pour renforcer leur engagement, il est cependant nécessaire de leur offrir une compréhension approfondie des enjeux liés aux VBG et de leur impact sur la santé sexuelle et reproductive. A cet égard l’éducation aux droits humains constitue une des composantes essentielle dans le travail d’Amnesty international afin de permettre aux individus de comprendre, de respecter et de défendre les droits humains.
A travers son projet intitulé « Autonomiser les communautés pour lutter contre les violences basées sur le genre au Sénégal », Amnesty International Sénégal a organisé une première série d’ateliers de formation pour sensibiliser cent quarante-huit (148) jeunes des associations sportives et culturelles (ASC) des localités de Marsassoum, Sibandi Balante, Sibandi Brassou, Diaobé, Saré Tening et Mpack aux inégalités de genre et déconstruire les croyances traditionnelles à l’origine de ces violences. A l’issue de ces formations, les jeunes ont disposé d’outils nécessaires au changement social leur permettant de s’impliquer dans la lutte sur les questions liées aux VBG.
L’approche basée sur les droits humains a permis d’aborder toutes les questions sous-jacentes aux violences basées sur le genre. Ainsi, l’un des aspects clés de ces formations est la promotion de la masculinité positive, une approche qui vise à déconstruire les stéréotypes autour des rôles masculins et féminins. En abordant ce sujet, les ateliers encouragent les jeunes à remettre en question les idées reçues et à devenir des acteurs engagés dans la protection des filles et des femmes. La masculinité positive valorise les qualités traditionnelles de la masculinité tout en promouvant l’égalité de genre et les comportements respectueux.
En adoptant cette vision, les garçons et les hommes contribuent activement à prévenir la violence et à soutenir les victimes, participant ainsi à un changement social nécessaire pour instaurer une culture de respect des droits humains au Sénégal. Comme le souligne Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde.”