La justice internationale repose sur trois notions fondamentales : justice, vérité et réparations complètes.
Justice : les États doivent enquêter sur tous les crimes et poursuivre en justice les suspects dans le cadre de procès équitables. Ce faisant, ils ne doivent pas recourir à la peine de mort ni à la torture – ce qui ne fera qu’alimenter le cycle des atteintes aux droits humains.
Vérité : les victimes et leurs proches – et en fait chacun d’entre nous – ont le droit de savoir ce qui s’est passé. Les autorités doivent établir et, surtout, reconnaître publiquement les faits relatifs aux crimes commis. Certains pays qui ont traversé des années de tourmente, comme l’Afrique du Sud, y sont parvenus avec succès en mettant en place les Commissions vérité. En revanche, il faut bannir les amnisties pour les atrocités passées.
Réparations complètes : des mesures efficaces doivent être mises en place pour répondre aux souffrances des victimes et de leurs proches, et les aider à reconstruire leur vie, en leur accordant notamment une aide financière et psychologique.
Les gouvernements doivent rendre justice, faire éclater la vérité et accorder des réparations. Cependant, lorsqu’ils ne le peuvent pas, ou ne le font pas, la communauté internationale doit veiller à rendre justice aux victimes en mettant en œuvre la compétence universelle.
De multiples raisons expliquent que les auteurs de génocide, de torture, de disparitions forcées et d’autres terribles atteintes aux droits humains demeurent impunis.
Toutefois, il en est deux principales : l’absence de volonté politique lorsqu’il s’agit d’enquêter et d’engager des poursuites contre les auteurs présumés de ces crimes, et les faiblesses du système de la justice pénale.
Une fois la paix revenue, ce sont les vainqueurs d’un conflit qui se chargent de rendre justice – rarement à leur détriment, bien sûr. Les victimes sont souvent en butte à la discrimination au sein de la société, comme les femmes violées en temps de guerre. Il arrive que le système judiciaire soit anéanti, ou que les responsables politiques s’efforcent de « tourner le dos au passé » à coups d’amnisties.
Des actes atroces se muent alors en conséquences inévitables du conflit, et non en conséquences de mauvaises décisions humaines – qui auraient pu être évitées.
Depuis 20 ans, Amnesty a contribué à instaurer un système de justice internationale :
Aujourd’hui, le défi consiste à faire en sorte que ce nouveau système de justice internationale fonctionne bien.
Plus aucun refuge sûr. Ceux qui commettent les pires crimes imaginables ne doivent plus pouvoir se mettre à l’abri.
Créée en 2002, cette cour permanente peut engager des enquêtes et des poursuites pour des crimes lorsque les autorités nationales ne peuvent ou ne veulent pas le faire. La CPI engage des poursuites contre les auteurs présumés d’actes de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre, de torture, d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées.
Jusqu’à présent, la CPI a principalement mené des investigations et engagé des poursuites en Afrique (République démocratique du Congo, Ouganda, République centrafricaine, Darfour, Soudan, Kenya, Libye, Côte d’Ivoire et Mali). Toutefois, la cour a récemment ouvert des enquêtes préliminaires en Afghanistan, en Colombie, en Géorgie, en Guinée, au Honduras, en Iraq, au Nigéria et en Ukraine.
Résultat de la fusion de la Cour africaine des droits de l’homme et la Cour de justice de l’Union africaine.
Au-delà des Etats parties et des organisations intergouvernementales africaines accréditées, la Cour peut également être saisie par les institutions nationales des droits de l’homme ainsi que les personnes physiques et les organisations non gouvernementales accréditées auprès de l’Union ou de ses organes ou institutions, sous réserve des dispositions de l’article 8 du protocole.
La Cour n’est cependant pas encore entrée en vigueur mais le projet organise déjà l’immunité des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union.