Amnesty International Sénégal a organisé un atelier de formation des journalistes sur la corruption au Sénégal, en partenariat avec l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). La session de formation a eu lieu à Dakar les 19 et 20 novembre 2024, avec la participation de plusieurs acteurs engagés dans la lutte contre la corruption.
La corruption constitue une menace pour la stabilité et la sécurité des sociétés. Elle sape les institutions, les valeurs démocratiques, les principes éthiques, la justice et compromet le développement durable ainsi que l’état de droit. La corruption présente également des liens avec d’autres formes de criminalité, en particulier la criminalité organisée et la criminalité économique, y compris le blanchiment d’argent. Elle porte le plus souvent sur des quantités considérables d’avoirs, pouvant représenter une part substantielle des ressources des États et ainsi menace la stabilité politique, les droits humains et le développement durable de ces États.
Au regard de son impact, la corruption ne peut pas seulement être considée comme une affaire locale mais un phénomène transnational qui touche toutes les sociétés et toutes les économies. Cette situation rend la coopération internationale essentielle pour la prévenir et la juguler, d’où la ratification par le Sénégal, de la quasi-totalité des instruments internationaux, régionaux et sous-régionaux. Pour aller plus loin, l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a été instituée pour mettre en oeuvre la politique de bonne gouvernance.
La formation des journalistes sur la corruption a notamment eu pour objectif de les familiariser avec l’OFNAC et les autres acteurs institutionnels engagés dans la lutte contre la fraude et la corruption. Tour à tour, les acteurs ont pu échanger sur leurs méthodes de travail, les techniques d’investigation et les collaborations possibles entre médias et acteurs de la lutte contre la corruption.
Dans son allocution d’ouverture, Papa Diéne Diop, Président Amnesty International Sénégal, a relevé l’importance de cet atelier de formation au regard des conséquences de la corruption sur la jouissance des droits humains et particulièrement la réalisation des droits socio-économiques et culturels. Se réjouissant des mesures de lutte contre la corruption mises en place au Sénégal, il a également salué l’initiative du Président de la République du Sénégal à faire adopter une loi de protection des lanceurs d’alerte.
Monsieur DIOP a enfin insisté sur l’importance de la collaboration entre l’OFNAC et la société civile dans l’effort collectif de lutte contre la corruption. Il a, à ce sujet noté que le Sénégal demeure encore dans une “zone rouge” en matière de lutte contre la corruption. A ce titre, une meilleure collaboration entre les entités pourrait contribuer à inverser cette tendance et faire progresser le pays vers une meilleure gouvernance.
Prenant la parole, Serigne Bassirou GUEYE, à la tête de l’Office nationale de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), a tenu à exprimer sa profonde gratitude envers Amnesty International Sénégal pour la collaboration fructueuse. Il a notamment salué l’intérêt croissant que les acteurs des médias manifestent pour la lutte contre la corruption, soulignant leur rôle déterminant dans ce combat.
Monsieur GUEYE a rappelé que la corruption reste un fléau persistant dans nos pays, entravant le développement et affaiblissant les institutions. Il a particulièrement mis en lumière le rôle des journalistes dans la prévention de ce mal. Selon lui, les médias ne se contentent pas de relayer des informations, mais jouent également un rôle clé dans la sensibilisation et la dénonciation des pratiques corruptives.
En s’appuyant sur les textes internationaux, il a souligné que le rôle des médias dans la lutte contre la corruption est universellement reconnu. À cet effet, l’OFNAC assigne aux médias des responsabilités spécifiques, telles que l’information, la sensibilisation du public et la dénonciation des actes de corruption. Ces missions renforcent leur contribution à la transparence et à la reddition des comptes.